Ce soir, la maison est silencieuse, personne ne joue de la petite flute nasale.
Ce soir, je ne te donnerais pas de médicament.
Ce soir ma Vénus, je te laisse en paix, je te dis et te dirais encore durant de nombreux soirs que je t'aime, et je te le dirais si profondément que quelques soit l'endroit où tu te trouves, tu le sauras.
Je t'aime ma fille.
Aujourd'hui, à 14h30, j'ai demandé à la vétérinaire, que nous rencontrions pour la première fois de te libérer. Pardonne-moi ma belle, je l'ai fais car je t'aime et ne supportais pas de te voir comme ça.
J'ai besoin de t'écrire ce soir même, j'ai besoin de te rendre hommage. Ma Vénus tu es une déesse, une vraie guerrière.
Ce matin je t'ai emmené pleine d'espoir et de crainte chez cette vétérinaire pour tenter une hospitalisation. Depuis hier ton état c'est dégradé rapidement, tu as refusé de manger, de boire, ton corps tout entier lutter pour respirer. Fichus mycoplasmes, comment ont-ils pu prendre si rapidement le dessus sur ma reine.
A 10h, la vétérinaire m'appelle pour m'expliquer qu'elle n'est pas assez spécialiser pour les rats et demande à ce que l'on revienne te chercher pour t'emmener à près de 50min de route d'ici dans une grande clinique qui saura quoi faire. Il est convenu que nous te reprenions à 14h.
Un peu avant midi, nouvel appel, l'oxygène n'a plus d'effet sur toi et ton état se dégrade de nouveau inexorablement. Ce n'est pas moi qui est reçu l'appel et je ne l'apprendrais qu'après 12h. Je fais tout mon possible pour joindre la clinique mais elle ferme entre les midis, il n'y a ni numéro d'urgence ni répondeur sur lequel je puisse me rabattre. Je passe par une autre clinique mais elle aussi est incapable de les joindre. Je dois donc attendre 14h pour ravoir de tes nouvelles.
Je suis à la clinique à l'ouverture et lorsque la vétérinaire me reçois, je demande à te voir immédiatement.
Je reçois un électro choque en ouvrant la varicanelle. Ma reine, tu n'es plus que l'ombre de toi-même. Tu ne tiens plus sur tes pattes ma fille. Une maman ne peut pas supporter qu'on te laisse comme ça. J'ai envie de hurler, je n'en fais rien car ta simple présence me donne la force d'une lionne. Non, tu ne verras pas ta maman sombrer.
J'approche ma main près de toi, te parle doucement avant d'entrer en contact et tu redeviens toi. Tu te colle contre ma main, je n'ose pas te soulever pour ne pas gêner ta respiration mais je te recouvre avec mes mains pour que tu sentes ma présence. Tu ferme tes petits yeux rose, baisse ta garde, baille. Maman est là, elle va faire ce qu'il faut, enfin ...
Je relève les yeux sur la vétérinaire, j'ai juste envie de lui demander si elle n'est pas en train de se moquer de moi, jamais tu ne surviras au trajet. Tu viens à peine de sortir de la mise sous oxygène et ton corps s'étouffe déjà.
Je t'aime ma fille, pardonne-moi de lui avoir demandé de te laisser partir. Tu ne le veut pas, j'en suis consciente mais tu ne connais pas les limites de ton corps ni les souffrances vers lesquelles tu t'engages en luttant ainsi. Ma guerrière, mon cœur de maman veut te protéger de la souffrance.
Je t'embrasse, baisse le masque et puis tant pis. Je te dis que je suis là, que je ne te laisserais plus, que je t'aime...
Je devrais mettre une photo de toi, mais aucune ne rend compte de ta beauté, j'ai encore trop mal pour les regarder. Un jour peut être.
Je t'aime ma fille
Mes filles : Era (hooded agouti) / Blue (hooded bleu russe) / Curry (siamoise) & sa sœur Sangria (albinos)
Mes anges : Vénus (hooded champagne) & sa sœur Aphrodite (Berkshire champagne) / Minnie (agouti) / Gusgus (hooded marron)